Maison d’édition « 7 écrit », un "compte d'auteur"

Pour information : Suite à des mises en demeure d’un des conseillers juridiques de « 7 écrit », cet article et son titre ont dû être transformés, le 28 décembre 2016 puis, malgré que la liste de termes choquant leur cliente est été scrupuleusement remplacée, ce 11 janvier 2017, pour une ultime fois, afin que les mots employés ne soient considérés comme diffamatoires, séditieux, et cetera, d’après le Code Civil, même si les expressions usitées relataient la réalité.

  « 7 écrit », une maison d’édition ? Non. « 7 écrit » est une de ces entreprises qui font payer les auteurs à premier livre, ce que ne ferait absolument pas une maison d’édition des plus sérieuses, c’est-à-dire œuvrant à compte d’éditeur. Et, comble de tout, la Loi protège, sans s’en rendre compte, ce genre de pratique.

Comment en suis-je convaincue ? Par expérience. Mais laissez-moi vous conter l’histoire qui semblera, pour certains écrivains, leur propre aventure.

Il est une fois une romancière en herbe (moi) se décidant à envoyer ses manuscrits que l’on disait stylés…

— Eh bien, lançons-nous !

Sur internet, m’apparaissent nombreuses maisons d’édition. Et qu’est-ce qu’il y en a ! Pourtant beaucoup ne devraient s’appeler ainsi comme celle dont le nom me touche à cet instant. Je clique sur l’adresse. Garantie de ventes, de publicité, d’une correction sérieuse… la totale. De plus, que de livres à acheter dans leur catalogue ! Aucune mauvaise critique sur les réseaux [du moins, et je m’en apercevrai trop tard, elles ont été éradiquées sans avis aux insurgés, comme prouvé dans l’une des réponses à cette adresse :  http://jeunesecrivains.superforum.fr/t30241-avis-me-7-ecrit-editions#]. Ouah ! Il y a possibilité d’envoyer son manuscrit gratuitement via le site.

— OK. Qui ne risque rien, n’a rien. Mais affirmons ne vouloir avoir affaire au genre entreprise se disant des éditions mais travaillant à compte d’auteur [celle vous faisant tout payer de A à Z, sans rien dépenser de leur côté, avec aucune garantie de ventes, et ne lisant votre écrit qu’en cinq minutes chrono].

Expédition effectuée le matin. L’après-midi, appel époustouflant.

— Bonjour ! Je suis Marc-Henri Solange de la maison d’édition « 7 écrit » à laquelle vous avez envoyé votre manuscrit. Je ne l’ai pas lu en cinq minutes mais en deux, et suis très intéressé.

Foutaises ! Même l’esprit encore embrumé par la mauvaise réaction d’une prise de cortisone m’ayant été prescrite sans précaution et me laissant quelques séquelles devant disparaître des années plus tard, j’ai des doutes sur la lecture de près de 380 pages en seulement 120 secondes. Mon interlocuteur le sent et ne me laisse le temps de respirer.

— Je suis moi-même écrivain et ai été édité par Seuil. Ensuite j’ai créé cette maison d’édition pour des auteurs comme vous et patati et patata… Nous sommes prêts à imprimer un premier tirage de 5 000 exemplaires que nous renouvellerons trois fois, et cetera. Toutefois nous travaillons en contrat participatif. Non, non ! Ne vous affolez pas. Ce n’est pas du compte d’auteur. Nous vous demandons que 4 000 € de participation. Nous, nous en dépensons plus de 15 à 20 000 pour vous. Et en échange vous avez vue sur les corrections, la couverture, avez droit à 20 ouvrages offerts et un taux de droits d’auteur non pas à 7% mais à 15% sur la version en broché et 30% sur la version en numérique.

Bref ! Cellules nerveuses de logique HS donc contrats signés pour deux de mes romans mis, dans les deux mois suivants, en vente.

Et là, les ennuis commencent. En tant que novice et encore sous les effets retardataires du séditieux médicament, je ne me suis qu’à un quart rebellée pour la correction bâclée de mon premier livre [je n’ai eu droit qu’à des correspondances avec le secrétariat de l’entreprise. Pour les autres, mon interlocuteur a été le correcteur même. Étrange, non ?]. « 7 écrit » rétorque que j’ai signé un « bon à tirer ». Un « bon a tirer » où a été coché « sans modification », et pourtant, passant outre cette mention, « 7 écrit » s’est permis d’effectuer des changements juste après signature, ce qui rend ces « BAT » récusables d’après la loi.

Quand ce roman se retrouve mal référencé sur les sites, je tape, à ce moment, un joli et explicite e-mail. Les relations auteur (le fameux secrétariat) m’affirment faire tout leur possible auprès de leurs distributeurs. Mais, au bout de plusieurs jours, ce secrétariat s’insurge sur le fait que leur entreprise n’a apparemment plus la possibilité de faire paraître dans la bonne catégorie mon ouvrage (un Boys Love, intitulé « Références manga » et déconseillé aux moins de 16 ans, qu’on a glissé, sur certains sites, comme manga  juste avant « Cat’s eyes », et une autre BD japonaise pouvant être lu par des enfants). Et « 7 écrit » affirme donc n’être aucunement responsable de cela [cette phrase, je ne le savais ce jour, mais j’allais la lire encore et encore par la suite]. Je passe l’éponge quand le livre se retrouve enfin référencé parmi les écrits réservés aux adultes (c’est mieux, même si nombreux lecteurs du genre BL vont passer à côté).

Des mois plus tard, je reçois un message téléphonique d’une « Sandra » employée par « 7 écrit ». Moi-même, je laisse un message réponse à la dénommée afin de lui signifier les heures où elle peut me joindre. Mais, comme avec toutes ces maisons d’édi…

[GRRR ! Non ! C’est carrément impossible d’appeler cela une maison d’édition, les éditeurs, dans ce genre d’entreprises, étant inconnus au bataillon. Nous l’appellerons ici comme il se doit, un « compte d’auteur » (pour rester dans la vérité et polie comme la Loi l’exige). Maintenant reprenons…]

Mais, comme avec tous ces « comptes d’auteur », aucun autre appel ne se fait. Ils ont effectué le seul coup de téléphone octroyé à l’écrivain pour une éventuelle séance de dédicace, dans un magasin quelconque, sans aucune publicité préalable sur l’évènement. Et résultat : me voilà en première ligne pour un poste de publiciste néophyte devant se dépatouiller par ses propres moyens. Dur labeur prenant du temps. Où est passée la garantie de publicité inscrite sur le site de « 7 écrit » et également sur les contrats ?

En début de l’année suivante, je refais une boulette [cortisone quand tu nous tiens !]. Me renseignant juste où envoyer un possible troisième roman, Marc-Henri Solange me saute dessus.

— Nous publions toujours ceux qui ont déjà été édités chez nous, sans passer par la case « comité de lecture » [à ce sujet, personnellement, rien ne m’a jamais prouvé l’emploi de ce dernier]. Mais il faut signer, sur-le-champ, le contrat.

Je commence à rechigner sur le prix à payer. J’en obtiens une réduction de 1 000 €. Je m’instruis tout de même à savoir si mes deux premiers romans se vendent.

— Bien sûr ! Ils se vendent bien.

Pourquoi être rassurée pour si peu ? Parce que mon cerveau ne réagit pas encore à 100% de sa fonctionnalité habituelle. Et ma main a signé, mon compte en banque s’est vidé et mon livre finalisé est parti chez eux quelques temps après.

Enfin, un mois plus tard [un mois trop tard !], je reçois la terrifiante vérité sur les ventes. Ni une ni deux, je me révolte sur une affirmation mensongère à la bonne disposition de mes ouvrages alors que, en tant qu’auteure, cela me semble des ventes des plus médiocres (212 pour l’un, et 272 livres pour l’autre, en broché ; 119 et 78 en numérique).

Cette tirade, côté « 7 écrit », est mal passée. Il s’en est suivi de gros problèmes avec le tirage de mon troisième livre et une « menace » sous-jacente de me taire ou d’en subir des conséquences [je spécifie, ici, qu’il n’est en aucun cas question de conséquences physiques]. « Menace » aboutissant à ce que j’écrive une lettre en recommandé avec accusé de réception pour ne renouveler aucun de mes trois contrats en temps et heure.

Quelques mois passent. Les deux premiers « pactes » arrivant à terme, je m’enquis de mettre en garde ce « compte d’auteur » à bien retirer ces romans de la vente. Réponse de la comptabilité, avec mon patronyme en clair et net : « Vos livres ont bien été détruits ». Et le nécessaire aurait déjà été fait auprès de tous les distributeurs pour l’arrêt de leur commercialisation autant en broché qu’en numérique.

Choc. Détruits ?! Tous ?! Avant date ?! C’est une rupture de contrat par « 7 écrit », non ?

Dans ma folle jeunesse, je fus contrainte quelques années à étudier le droit. Et ce jour, mon intellectuel remis à 90% de sa logique, je décide de rechercher jurisprudences sur ce type d’affaires et découvre ainsi le Code de la Propriété Intellectuel (articles de lois sur les obligations d’un éditeur à un auteur et vice versa). Je l’étudie [avec migraines à la clé] et y découvre de grosses « lacunes » [mot employé pour rester dans la politesse légale] de faits à mon encontre par « 7 écrit ». Inspirée par ces textes, j’expédie alors des lettres en recommandé avec accusé de réception. Oui ! DES lettres. Car ne vous fiez pas aux apparences. Vous avez beau faire valoir vos droits avec numéro d’articles de lois en assurance, un « compte d’auteur » s’amusera au jeu de l’autruche (tête dans le sable, je ne peux entendre, voir, dire et agir) pour n’avoir à vous expédier en temps voulu, et même pas du tout, le chèque de vos droits d’auteur dus, les justificatifs obligatoires d’un éditeur à son auteur, et les remboursements demandés après avoir eu preuves, par la BNF, d’avoir été spoliée sur le nombre prévu de livres imprimés [oui ! Sur les 4 000 € donnés, en participation des frais pour un livre, 800 à 900 € (dépense totale surévaluée, ici) suffisent à tout payer pour les quelques centaines d’ouvrages seulement imprimés sur les 5 000 à 2 000 ouvrages prévus initialement au premier tirage. Votre intellect conclura sur ce qui est advenu du reste de la somme versée].

[Ce mois de janvier 2017, « 7 écrit » affirme, par le biais de son conseiller juridique, avoir bien fait imprimer quelques milliers de chacun de mes livres. De mon côté, j’en attends toujours la preuve par documents demandés depuis des mois et des mois dans différents courriers.]

Pour finir, ce jeu de l’autruche garantit à ce genre d’entreprises, comble de tout, à pouvoir continuer de faire vendre, malgré l’arrêt des contrats, vos ouvrages. Tous les miens sont, à ce jour, encore visible en numérique sur plusieurs sites comme là https://www.amazon.fr/R%C3%A9f%C3%A9rences-manga-D-G/dp/2368494685 ; et même en des dates de parutions diverses comme ici http://www.fnac.com/livre-numerique/a9231283/D-G-References-manga [et je vous passe les sites étrangers où ils apparaissent encore vendus en broché].

[Je tiens à rajouter que, le 5 janvier 2017, pour prouver ces ventes, dires contrés par « 7 écrit » via son conseiller juridique, j’ai pris la peine de faire une commande de mes livres en numérique sur l’un des plus grands sites vendeurs d’internet. Tous ont été mis sur la facture en attente de paiement avant téléchargement, sans aucune remarque comme « épuisé » ou autre.]

Ce puéril jeu commençant à m’agacer, je vais à la source et envoie un e-mail fort expressif au créateur de ce « compte d’auteur » le susnommé Marc-Henri Solange. C’est le réveil ! D’un coup, la comptabilité reprend sa plume et ne se sent responsable [je vous l’avais bien dit qu’on m’avait remis plusieurs fois cette phrase, et je vous en ai passé pour ne trop vous lasser], ne se sent responsable donc sur le fait que les distributeurs continuent à vendre les livres. Livres que « 7 écrit » n’a pas détruits, de toute façon.

La cerise sur le gâteau ! Ouvrages non détruits ?! « 7 écrit » m’a énoncé mensonges ? De plus, sa comptabilité me donne la preuve que leur demande de retrait de commercialisation ne s’est faite que deux mois après leur courriel m’affirmant cette démarche effectuée (courriel de février 2016 prouvant la rupture de contrat par cette entreprise). Bien entendue, celle-ci nie tout et ne se sent responsable [expression fétiche, le retour !] de rien. Je contredis en rappelant leurs propres écrits [j’ai eu du nez de garder les e-mails, preuves recevables devant Justice]. La comptabilité me confie alors l’adresse d’un de leur avocat pour le contacter, en me signifiant que « 7 écrit » serait toutefois heureux de continuer notre collaboration.

La coupe est pleine ! Je fais appel également à des avocats, se disant réputés dans les affaires touchant le Code de la Propriété Intellectuelle, et demande devis pour cette affaire.

Sachez que cette justice n’est pas dédiée à ceux ne s’appelant Shakespeare ou n’ayant fortune comme Crésus. Comptez 15 à 20 000 € hors taxe [oui ! HORS TAXE] rien que pour porter une action en Justice + un montant de 250 à 450 € hors taxe par heure passée en conciliabules entre avocats (soit un total final, parce qu’on fait durer dans tous les cas, d’un montant pratiquement égal à celui, ci-dessus, de l’action en Justice).

C’est à cet instant que j’ai compris pourquoi les « compte d’auteur », comme « 7 écrit », s’activent à prendre ouvertement l’argent de tout jeune auteur et se permettent de se torch… de non respecter beaucoup d’articles du Code de la Propriété Intellectuelle et ce sans rien craindre de l’onéreuse Justice spécialisée dans ce type d’affaires. 

Petit rajout sur les lois non suivies par « 7 écrit » :

À ces jours de décembre 2016 et janvier 2017, où j’ai dû modifier certains propos pour faire suite à des mises en demeure d’un des conseillers juridiques de cette entreprise que celui-ci décrit comme non procédurière, j’attends toujours, moi, de cette dernière le paiement de mes droits d’auteur sur mon troisième livre, dus depuis février 2016. Ce qui ne peut plus être considéré comme un retard.

Autre évènement :

Après réflexions et suite à mes propres mises en demeure, auprès de ce « compte d’auteur », restées, elles, sans réponse adéquate, je me suis résolue à prendre contact avec l’avocate au nom et coordonnées désignés, par cette entreprise, dans le fameux e-mail où on me signifiait que « 7 écrit serait heureux de continuer notre collaboration ». Cela a été fait mi-juillet 2016. Et, depuis, je n’ai eu droit de cette représentante de la Loi qu’à un courriel de bon recevoir de mon envoi accusé de réception, à la fin juillet, [ce que je la remercie] et d’une assurée réponse après discussion avec son client. Discussion repoussée à sa rentrée de vacances devant durer tout le mois d’août. Discussion qui perdure encore ce début d’année 2017 malgré une demande d’aboutissement pour la fin 2016, et sans aucun retour depuis.

Histoire à suivre… (suite et fin dans les commentaires)

Si vous désirez témoigner sur un même type d’affaires, n’hésitez pas à poster votre mauvaise mésaventure en commentaire. Cela pourrait sauver l’œuvre d’auteurs potentiels d’une pareille infortune.