Votre manuscrit arrive à la maison d'édition

Bon. Les novices, préparez-vous à un choc.
Je vais vous relater ce qu'un éditeur et membres de comité de lecture
m'ont fait comprendre, lors d'entretiens téléphoniques et autres.
Et, par certains côtés, c'est assez décevant. 
Mais nous parlons du monde littéraire, alors,
si vous avez tendance à ne pas savoir relativiser,
prendre sur vous… (attention ! Je vais être rude.)
…reprenez vos billes et arrêtez d'écrire.

Pour infos…
Les personnages et maison d'édition, en action ici,
sont fictifs, mais les faits réels.

À l'arrivée.
Super ! Votre manuscrit ne s'est pas perdu
dans les méandres du tri postal.
Le facteur vient de le livrer.
OU
Super ! Votre manuscrit n'a pas perdu son chemin
dans le labyrinthe informatisé d'internet.
Il apparaît dans la boîte e-mail de la maison d'édition.

Ceci étant, à ce jour, votre courrier doit attendre 
un ou deux jours avant d'être ouvert.
Il y en a beaucoup d'autres en attente depuis 48 heures.
(C'est comme cela dans la majorité des "bonnes" maisons d'édition.
Eh oui ! La patience doit être aussi de mise, chez un(e) auteur(e).)

Un ou deux jours plus tard.
C'est à votre tour. Hourra !
Votre manuscrit affronte le premier obstacle à passer.
(Bien sûr qu'ils sont multiples ! Qu'est-ce que vous croyiez ?)
Des yeux aguerris viennent d'ouvrir votre courrier et
lisent votre "lettre de motivation".
(Voir article précédent)
Le style de l'écriture est maussade.
Soupir. La main de l'employé fait, malgré tout (ou pas)
l'effort d'aller ouvrir une page du manuscrit.
OU
Le style de l'écriture est attrayant.
Vite ! La main cherche, sans hésiter,
le premier chapitre du manuscrit.

Le regard parcourt les lignes (en gros).
Il n'accroche pas. L'écrit est mis de côté et attend, là, 
un futur refus à expédier à l'auteur(e).
(Si vous recevez cette missive dans le mois,
tentez de comprendre pourquoi. 
Ma lettre ? Mon histoire ? Mon style d'écriture ?
Zut ! Cette maison ne faisait pas dans ce genre littéraire…)
OU
"Ouah !" L'écrit doit être, impérativement,
confié au comité de lecture.
(Certaines maisons vous feront part de cette première bonne nouvelle.
Un de vos petits petons vient de se poser dans ce monde impitoyable.
Exactement ! Juste un petit peton. C'est encore loin d'être acquis.) 

En fin d'après-midi ou lendemain.
Votre manuscrit vient de changer de bureau.
Ici, des doigts habiles parcourent le clavier afin de trouver
des membres du comité de lecture,
pouvant lire votre écrit.
(Ils seront trois à découvrir votre "bébé".
Trois à donner leur avis positif ou négatif.
Cependant les éditions leur en ont confié bien d'autres déjà .
Ils ne l'ouvriront pas de suite.
En outre, la majorité de ces personnes sont des bénévoles,
ayant un propre travail à côté. Ils ne peuvent lire 24 heures sur 24.) 

Quelques mois plus tard.
Votre manuscrit a été noté.
Refus = 3 non - 0 oui
Refus = 2 non - 1 oui
OU
À présenter pour accord = 1 non - 2 oui
À présenter pour accord = 0 non - 3 oui (fait rare)
(Vous aviez tout faux si vous pensiez que seul le comité de lecture
décidait ou non du futur de votre écrit.
Il est là comme pronostics, une enquête faite pour savoir
si votre écrit pourrait intéresser ou non les lecteurs.)

Plusieurs semaines passées.
Durant la réunion regroupant
des membres de la maison d'édition,
votre manuscrit est sur la liste des décisions pour publications. 

C'est dans cette pièce, à ce jour, que tout se joue.
Votre écrit doit passer cet ultime obstacle.
Et ce n'est pas gagné.
Car tous leurs propres problématiques rentrent en compte :
- le nombre de publications possibles, dans l'avenir
- le financement pour un(e) nouvel(le) auteur(e) dans leur maison
- et cetera.
La galère. Votre manuscrit vient de parcourir un long chemin 
ayant duré de six à huit mois (des fois plus)
mais n'a toujours pas la certitude d'être recueilli.
  Histoire à suivre…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire